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Condition Féminine

Comment aider une victime d’agression ou accident

Les proches d’une victime de psychotraumatisme sont généralement dépassés face à un proche qui souffre après avoir subi une agression ou un accident récent. Or il est désormais établi que l’aide de l’entourage et le rapport social sont les principaux facteurs de résilience.

Le psychotraumatisé risque d’être confrontée aux souvenirs d’horreur et aux émotions ressenties lors de l’agression ou de l’accident comme si un film d’horreur s’était gravé. Ce film se déclenche en permanence et lui fait revivre l’événement traumatique. Il est sur le qui-vive, dans l’attente du pire et tente sans y parvenir de zapper ce film.

De plus, le psychotraumatisé risque de ne plus accorder sa confiance à personne, surtout s’il est victime d’un proche.

Pour l’aider, il faut prendre son parti, l’encourager, prendre parti pour lui, ne pas le juger, éviter d’exprimer un sentiment d’incrédulité : « C’est pas possible ! Tu crois ? Pas lui ! Pas elle ! Etc. ».

Il faut également lui conseiller de porter plainte parce que la reconnaissance peut participer au processus de réparation globale de la victime, mais à condition que les suites judicaires ne soient pas un facteur de « maltraitance sociale » ou survictimation.

Le travail en réseau avec les associations permet de limiter les risques de maltraitance sociale mais il est également indispensable de se faire assister par un avocat compétent. Il existe des listes d’avocats spécialisés dans l’assistance aux femmes ou aux enfants victimes dans de nombreux barreaux.

Le dépôt de plainte permet en général de bénéficier d’un examen médico-légal réalisé dans une Unité Médico-Judiciaire qui permet d’accumuler des preuves en cas d’agression, sexuelle notamment.

Certaines victimes voient leurs troubles s’améliorer rapidement, en un mois. D’autres les voient perdurer voire s’aggraver. Il faut alors leur conseiller de consulter leur médecin traitant ou un psy spécialisé dans le traitement du psychotraumatisme.

Le processus de réparation global peut être long (supérieur à quelques mois) ; il dépend de nombreux facteurs parmi lesquels votre soutien personnel est capital : il est un facteur de résilience de première importance.

EN PRATIQUE, IL FAUDRAIT :

  • reconnaître l’horreur de ce qu’elle a vécu ;
  • ne pas banaliser ce qu’elle a subi ;
  • lui offrir une écoute bienveillante ;
  • être patient
  • l’encourager à partager ses expériences, mais sans se prendre pour un psychothérapeute ;
  • lui conseiller de consulter son médecin traitant ;
  • l’encourager à continuer le traitement si elle est allée consulter son médecin traitant : les traitements antidépresseurs peuvent efficacement l’aider à « rebondir » ;
  • lui conseiller de contacter une association d’accompagnement social et judiciaire, figurant dans l’annuaire de www.institutdevictimologie.fr ;
  • l’aider activement dans cette démarche en lui proposant de téléphoner vous même si elle l’accepte ;
  • lui conseiller d’être accompagnée par un médecin conseil de victime si elle est convoquée pour une expertise.

ET TOUJOURS :

  • l’encourager à porter plainte si elle est victime d’une agression et notamment s’il s’agit d’un viol ou d’une agression sexuelle ;
  • dans tous ces cas, un avocat ET un service d’aide aux victimes adhérent à l’Inavem ou une association d’aide aux violences faites aux femmes, sont indispensables pour la soutenir et la guider tout au long de la procédure.

PENSER A SOLLICITER L’ASSURANCE DE PROTECTION JURIDIQUE DE LA VICTIME QUI PEUT PRENDRE LES FRAIS D’AVOCAT OU DE RECOURS A SA CHARGE

ASSISTANCE A EXPERTISE

Bien plus tard, quand la victime d’un psychotraumatisme, voit son état stabilisé, consolidé en terme médico-légal.

Le plus souvent l’expertise est réalisée par un médecin conseil d’assurance ou parfois par un expert judiciaire nommé par le tribunal, lesquels sont tenus d’informer la victime qu’elle peut se faire assister par un avocat ET un médecin de recours de son choix (art. L211-10 C. ass) qui sont l’un et l’autre nécessaires pour que l’évaluation se passe à armes égales. C’est à dire de façon légalement CONTRADICTOIRE.

Même devant la Commission d’indemnisation des victimes d’infraction (CIVI) la présence d’un médecin de recours est indispensable parce que le Fonds de Garantie se fait la plupart du temps assister par un médecin qui défend ses intérêts.

Le médecin conseil de recours doit indépendant des compagnies d’assurance.

Les frais de recours sont à la charge de la victime sauf si elle bénéficie d’une garantie de protection juridique. Certaines assurances proposent aux victimes de se faire assister par un médecin d’assurance. Mais sa neutralité, garantie pourtant par le Code de déontologie médicale, ne paraît toujours pas évidente aux victimes, d’où la nécessité, pour la victime de se faire assister par un médecin indépendant des compagnies d’assurances.

Pour obtenir un médecin de recours, faites appel à l’ANAMEVA : www.anameva.com

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