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Psycho

Savoir pour guérir : Les Troubles du comportement

Entre 35% et 50% des individus déficients intellectuels ont des troubles du comportement qui ont un impact négatif à la fois sur leur qualité de vie et sur celle de leur entourage.

Mais qu’est-ce que la déficience intellectuelle exactement ? Et quelles en sont les causes ? Qu’est-ce qu’un trouble du comportement ? Et qu’est-ce qu’on peut qualifier de trouble du comportement chez les personnes déficientes intellectuelles ? Comment comprendre ces moments de crise ? Et comment agir et réagir face à ces situations tendues ?

Ce nouveau livre de la collection Savoir pour guérir s’adresse à l’entourage des personnes déficientes intellectuelles. Vivre avec un proche en situation de handicap n’est pas toujours simple mais c’est dans la compréhension mutuelle et le respect des limites et possibilités de chacun qu’une meilleure autonomie et une cohabitation harmonieuse peut s’établir.

Chers lecteurs,

Si vous tenez cet ouvrage entre vos mains, c’est probablement parce que l’un de vos proches (parent, conjoint, enfant, etc.) ou l’une des personnes avec lesquelles vous travaillez (collègue, protégé dont vous êtes le curateur ou le tuteur, résident dans un foyer de vie, etc.) est déficient intellectuel.

Un professionnel de santé vous a expliqué que votre proche présente des limitations cognitives et que, par conséquent, ses facultés de compréhension sont différentes des vôtres. Il est possible également qu’il vous ait dit que votre proche souffre d’un syndrome particulier et que celui-ci a, ou a eu, un impact important sur son développement cérébral. Il est aussi possible que ce soit vous qui ayez repéré en premier les limitations de votre proche et ayez été ensuite orienté vers un nombre plus ou moins important de spécialistes qui ont ensuite confirmé ou infirmé vos suppositions.

Ces professionnels ont apporté des réponses à vos questions. Il est possible que certaines interrogations demeurent… Vous pouvez avoir des moments d’échanges riches et agréables avec votre proche. Toutefois, certaines de ses réactions vous paraissent difficiles à comprendre et à gérer. Vous vous interrogez sur la manière dont il perçoit les événements, sur les raisons pour lesquelles il semble s’énerver si rapidement dans certaines circonstances alors qu’il demeure calme dans d’autres…

L’ambition de cet ouvrage n’est pas de répondre à toutes les questions que vous vous posez, de se substituer aux professionnels, ou de fournir des méthodes « magiques » pouvant résoudre tous les problèmes auxquels votre proche et vous êtes confrontés.

L’objectif de cet ouvrage est de vous fournir quelques pistes pour mieux comprendre ce qu’est la déficience intellectuelle et ce que sont les troubles du comportement. A travers des exemples issus de notre expérience professionnelle et les questions qui nous sont le plus souvent posées et que vous vous êtes peut-être déjà également posées, nous vous présentons des outils pouvant vous aider à accompagner votre proche ».

« Comment se présente la déficience intellectuelle ? Y a-t-il des différences entre les âges de la vie ?

D’une manière générale, la déficience intellectuelle se manifeste à différents niveaux selon l’âge et l’impact des limitations cognitives comme nous allons essayer de le montrer de manière synthétique à l’aide des tableaux ci-dessous :

Niveau de déficience De la naissance à 5 ans : période de la maturation et du développement.
Déficience légère Les enfants développent des capacités de communication et d’interactions sociales. Les déficits peuvent passer inaperçus jusqu’à l’entrée à l’école.
Déficience moyenne Ils peuvent parler ou apprendre à communiquer. Les enfants présentent des difficultés au niveau psychomoteur.
Déficience sévère Les enfants acquièrent des compétences langagières minimales. Ils montrent des limitations marquées au niveau moteur.
Déficience profonde Les enfants ont un retard significatif ou un fonctionnement minimal au niveau psychomoteur. Ils ont besoin d’être accompagnés pour tous les soins quotidiens.

… »

« Les causes de la déficience intellectuelle sont multiples. Elles peuvent être congénitales, neurologiques, génétiques…

Environ 20% des handicaps ont une origine inconnue.

50% des cas seraient dus à des causes prénatales (malformations, médication pendant la grossesse, etc.) et à des causes génétiques.

Environ 20% seraient liés à une prématurité importante ou à une pathologie de l’accouchement. Par exemple : l’anoxie cérébrale. Il s’agit d’un manque d’oxygène pouvant provoquer des lésions cérébrales.

Environ 10% des cas seraient dus à une cause survenant au cours de la vie : soit suite à une maladie ou à un accident, ou à un manque de soins, voire suite à de la maltraitance (par exemple : les bébés secoués ou le syndrome de Silverman-Tardieu qui est caractérisé par des lésions osseuses multiples provoquées par de mauvais traitements)… »

« Je souhaite aider mon proche à travailler sur ses troubles du comportement. De quels critères dois-je tenir compte avant de commencer?

Plusieurs éléments sont à prendre en compte :

  • L’âge des personnes. Il est important de proposer des interventions adaptées au niveau de développement.
  • Le degré de déficience. Certaines méthodes peuvent être employées quel que soient les déficits (par exemple, les ajustements du cadre de vie et les techniques basées sur le conditionnement), d’autres ne sont applicables qu’à des personnes ayant des limitations légères sur le plan cognitif (par exemple : les psychothérapies).
  • Les compétences déjà acquises par les personnes. Il est toujours plus aisé de s’appuyer sur les ressources de ces dernières. Par exemple : vous souhaitez que votre proche supporte mieux les temps d’inactivité. Pour cela, il faut qu’il sache se repérer dans le temps et s’occuper seul. Ces deux objectifs sont plus aisés à atteindre si la personne comprend les indicateurs de temps (calendrier, horloge, chronomètre, adverbes comme « après », « aujourd’hui », « demain » etc.) et si elle sait faire preuve d’un minimum d’autocontrôle (garder son attention fixée pendant un certain temps, se reposer ou effectuer une activité en autonomie, etc.). Si ce n’est pas le cas, il faut veiller à ce que votre proche acquière ces premières bases.
  • Les capacités d’apprentissage des personnes. Il faudra tenir compte de leurs possibilités à rester concentrées, à comprendre et suivre les directives, à se montrer flexibles afin de changer les réponses comportementales etc.
  • La difficulté de la tâche demandée. Il est important que les objectifs fixés tiennent comptent des précédents critères.
  • Les aspirations des personnes. La remédiation des comportements problématiques a toujours pour but l’amélioration de la qualité de vie… »

« Quand les premiers résultats apparaissent ils ?

Lorsque débute la prise en charge, il ne faut ni s’étonner, ni se décourager si les troubles du comportement se maintiennent ou s’enveniment. Si de tels éléments se produisent, c’est le signe que les personnes déficientes intellectuelles prennent conscience du changement qui s’opère autour d’elles. C’est un moyen pour elles d’entrer en interaction avec ce changement ainsi qu’avec les intervenants qui en sont acteurs. Il est important de poursuivre la prise en charge sans être influencé par les troubles. Ceux-ci se régulent et disparaissent sur le long terme… »

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