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Psycho

Margaux : « Il y a une autre façon de vivre, plus vraie, plus simple, plus originelle »

Passionnée de voyages et de surf, Margaux a adopté un mode de vie nomade qu’elle revendique pleinement sur son blog très inspirant Sport and Sand. Après avoir écumé les plus beaux spots de surf de la planète en 2014 et passé un été à Bali cette année, il lui a tout bonnement été impossible de reprendre la routine parisienne qu’elle avait laissé derrière elle. C’est donc le plus naturellement possible qu’elle a pris la décision de tout quitter pour vivre ses rêves.

Aujourd’hui à Canggu où elle m’a rejoint, Margaux partage avec nous ses inspirations ainsi qu’un bout de son parcours détonnant.

Salut Margaux, c’est le moment des présentations. Quelle serait, en quelques lignes, la 4ème de couverture de ta biographie ?

Une vie sur la route, pieds nus, avec des planches de surf sur le toit, des couchers de soleil au son des guitares. La vie d’une fille qui voulait se sentir libre et vivre sa vie à fond parce qu’elle n’en avait qu’une. Une fille qui a toujours mis un point d’honneur à se dépasser pour ne jamais se laisser diriger par ses peurs. Une fille qui aimait vivre intensément et qui en a fait le leitmotiv de sa vie, avec tout le bonheur mais aussi tout l’inconfort qu’engendre une vie hors des sentiers battus. Enjoy the ride !

Il y a quelques années tu as fait un tour du monde. Quelle destination t’a le plus marquée et pour quelles raisons ?

C’est la question que tout le monde m’a posée après ce voyage et c’est une question qui m’a toujours posée problème. Faire un tour du monde, ce n’est pas juste enchaîner des pays. C’est un long processus de découverte du monde, des autres et de soi, qui implique qu’à chaque étape on appréhende les choses différemment, avec d’autres yeux, et une nouvelle version de soi. Et puis comment comparer des pays si différents !

Malgré tout, s’il fallait n’en choisir qu’un, ce serait la Nouvelle-Zélande. La nature et les paysages y sont incroyables. Imagine-toi au milieu d’une route goudronnée, avec de chaque côté des montagnes aux sommets enneigés. Imagine-toi maintenant en haut des pistes de ski, avec à perte de vue, la neige, et puis à l’horizon, l’océan qui scintille. Enfin, imagine-toi sur un bateau au milieu d’un lac. De chaque côté du bateau, des dauphins nagent. Sur les rives, des phoques dorment. Et dans les hauteurs, sur des centaines de mètres, des cascades se jettent dans l’eau. C’est tellement irréel !

Les kiwis – les néo-zélandais – m’ont aussi marquée par leur spiritualité et leur attachement à la terre, issus de la culture maorie. Là où dans les autres pays tu n’es qu’un touriste ou une source d’argent, pour les néo-zélandais tu es le bienvenu si tu respectes l’Aoteaora, la terre.

Comment se passe le retour à la “vie réelle” après pareil périple ? Il y a-t-il des choses qui ont changé pour toujours et lesquelles ?

Alors c’est très bizarre car au début, on ne réalise pas vraiment. On retrouve les amis, la famille, la maison, les habitudes et le confort assez facilement. On a l’impression qui rien n’a changé et que tout est à sa place. Et puis, en fait on se rend compte que si, tout a changé parce qu’on a soi-même changé. Déjà, on est ébloui par la ville, la facilité de la vie en France et le fait que tout soit tourné autour de la consommation, comme si posséder était le but ultime de la vie. Mais ce qui choque le plus, c’est l’absence totale de lien avec la nature. On se demande à quel moment l’humanité a choisi de vivre dans un monde tout gris, dans des cages de béton, des tunnels en sous-sol, avec des arbres asphyxiés par le goudron. Ça m’a très vite étouffée de ne plus me réveiller au bord d’un lac, voir les étoiles, sentir le vent sur mon visage, marcher pieds nus. Le voyage m’avait fait comprendre qu’il y avait une autre façon de vivre, plus vraie, plus simple, plus « originelle ». Et ça a relégué tout le reste au second plan. Après, évidemment, on se réinsère et on se remet dans le moule. Mais après deux ans de CDI à Paris, j’étais au bout du rouleau. Vide de toute énergie. Vide de sens. Mon tour du monde, je ne m’en suis jamais remise. Ou je dirai différemment qu’il m’a remise sur la bonne voie. Je n’avais juste plus qu’à la suivre.

Récemment, tu as entrepris un grand changement en quittant la vie citadine pour vivre, comme moi, ta passion à l’autre bout du monde. Faut-il du courage ou de l’insouciance pour prendre une telle décision ?

Ni l’un, ni l’autre. Il faut juste s’écouter. Comme je viens de l’expliquer, la vie à Paris m’a littéralement tuée de l’intérieur. Plus d’énergie, une lutte pour me lever le matin, plus de créativité, d’imagination, de passion. Juste du vide et une lutte intérieure de tous les instants pour continuer à vivre, à travailler, à sortir, à rire. Je me rends compte en écrivant que ces symptômes ressemblent à ceux de la dépression. A mon niveau, il y avait une solution simple pour changer les choses car comme au moment du tour du monde, mes trippes forçaient à l’intérieur avec un seul mot d’ordre : PARS. Alors je me suis écoutée et je suis partie. J’ai quitté ma relation de 5 ans, mon appartement, mon chat, mes meubles, mon CDI. J’ai entassé mes fringues, mes livres et mes souvenirs de voyage dans la cave de ma mère. J’ai dormi dans le canapé de son salon pendant trois mois, le temps de ma période de préavis. A aucun moment, je ne me suis posée de question, je savais que j’étais sur la bonne voie. J’ai pris mon billet pour Bali, j’ai fait mon sac, j’ai pris le RER pour l’aéroport. Et quand l’avion a décollé, je me suis mise à pleurer de joie et de soulagement. Et quand j’ai posé le pied à Bali, j’ai immédiatement su que j’étais au bon endroit.

Après avoir donc posé tes valises à Bali, tu n’es plus repartie – ou presque. Qu’est ce que cette île a de si spécial ?
Ce qu’elle a de si spécial, c’est que je m’y sens chez moi. Et c’est une sensation que j’avais déjà eue il y a trois ans pendant mon tour du monde, j’étais restée un mois à Bali en m’y sentant « à la maison ». J’ai du mal à expliquer pourquoi, je suppose que certaines certitudes sont de l’ordre de l’irrationnel. Mais Bali rassemble tout ce que j’aime et qui fait me vibrer : l’insularité, le climat tropical, l’océan, les immenses plages, le surf, la gentillesse des locaux, le dépaysement, la spiritualité.

Canggu plus particulièrement me correspond complètement car c’est un bon compromis entre le côté brut de la vie sur une île tropicale et le mode de vie occidental. Tu vis pieds nus, tu te déplaces en scooter, tu vas surfer tous les jours. Et puis de l’autre côté tu as des concept stores, des studios de yoga, des cafés, restaurants et bars, du WiFi partout. Ce que j’aime le plus, c’est cette communauté de nomades passionnés de surf rassemblée au même endroit. Ici, vivre en fonction des marées, avec du sel et du sable dans les cheveux, dans un short et des tongs Billabong, c’est la norme. Et c’est ça qui me correspond !

Pourquoi le surf te fait tant vibrer ? Qu’est ce que cela t’apporte d’être dans l’eau ?

C’est drôle parce que d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré le monde de la glisse. Roller, skate, ski, snowboard, wakeboard, patinage et surf bien sûr… ça m’a toujours fascinée. Pas seulement pour la beauté du geste et les sensations, mais pour tout l’univers autour. Cette espèce de contre-culture un peu badass, qui emmerde un peu le système pour valoriser la connexion avec la nature, la persévérance, l’humilité et le dépassement de soi et de ses peurs.

Glisser, ce n’est pas naturel pour un humain. Ça implique d’accepter un certain manque de contrôle et de lâcher prise pour accéder à un état qui pour moi frôle l’ataraxie – autrement dit la tranquillité de l’âme et l’harmonie dans l’existence. Quand je surf, j’ai la sensation de voler, d’être libre, le cerveau vidé de tout, d’être seule avec Pachamama – la terre. C’est ce que m’apporte le surf.

Peux-tu partager avec nous un moment de grande solitude sur le line-up ?

Il y en a un qui me revient et qui me fait rire. J’étais à Biarritz sur la côte des basques avec ma copine Alix. C’était marée haute et on était vraiment nulles en surf à ce moment-là. Mais les vagues nous donnaient envie, on voyait les longboardeurs enchaîner les séries et on s’est dit : on y va ! Sauf qu’une fois dans l’eau, on s’est ridiculisées comme jamais, sous l’œil désapprobateur des locaux venus se faire une session pendant la pause dej. On faisait n’importe quoi et je pense qu’on a taxé pas mal de vagues sans s’en rendre compte et sans rien en faire surtout !

…et, au contraire, un souvenir épique que tu n’oublieras jamais ?

C’était très récemment. Une session pendant laquelle j’ai pris mes premières vraies grosses greens grâce à un guide de surf local qui a su me mettre en confiance, me pousser au bon moment dans les bonnes vagues et grâce à qui j’ai découvert des sensations de glisse incroyables.

Trois “Island girls” qui t’inspirent et pourquoi…

Erika, qui a tout quitté pour monter son business de surf, yoga et empowerment camp pour les filles au Salvador (The Salty Souls). Elle assume son côté badass qui vit sa passion hors des sentiers battus avec tellement d’aplomb et de féminité ! Je pense qu’elle m’a beaucoup inspirée et aidée dans mes récentes prises de décision. @erika_drolet

Maribel, qui incarne à elle-même l’expression « wild at heart ». Cette longboardeuse ambassadrice pour Oxbow n’a jamais été adaptée au système et à ses contraintes, elle a toujours tout fait comme elle en avait envie. Elle vit l’instant présent comme personne, et peu de gens savent le faire. C’est une passionnée, une vraie force de la nature. Elle m’a vraiment éveillée. @maribel_kf

Elaine, qui a monté son surf camp pour les filles aux Philippines. Elle m’inspire chaque jour par son sourire, sa détermination à rendre le surf accessible aux femmes, à leur donner confiance en elles. J’ai très longtemps eu peur des grosses vagues, du regard des bons surfeurs, et de ne pas y arriver malgré ma passion du surf, et je pense qu’avec plus de femmes comme Elaine, on oserait peut-être plus y aller ! @elainebonal

Un mot à ajouter pour celles qui hésiteraient encore à vivre leurs rêves ?

Oui, un seul mot. Suivez votre intuition, elle connaît toujours la bonne décision et le bon chemin. La vie est trop courte pour en vivre une que vous n’aurez pas choisie =)

Retrouvez Margaux sur son blog et sur Instagram.

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