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Psycho

Non, le Yoga ne rend pas peace and love

Tu fais du Yoga alors tu es cool avec la terre entière, récites des mantras à longueur de journée pour aligner tes chakras, es devenu vegan pour protéger les animaux et restes zen en toute circonstance. Faux, faux, faux et faux.

C’est vrai, depuis que le Yoga est entré dans ma vie, je suis moi-même beaucoup plus relax. Je prends du recul plus facilement, j’ai une autre vision des événements, des gens, des situations du monde. Et globalement, cette vision m’apporte davantage de joie, d’harmonie et de paix que celle que j’avais autrefois.

C’est vrai, je suis aussi plus consciente de ce que je consomme, je me sens concernée par la cause animale, je n’ai pas envie d’alimenter un système cruel, asservissant, qui détruit la planète et les êtres vivants. Et je suis convaincue que le régime végétarien est le plus approprié à une vie saine, heureuse.

J’aime aussi ce qui gravite autour de la « culture Yoga », tout ce qui tranquillise l’esprit, apaise le mental et fait du bien à mon corps.

Mais même si j’ai tous ces côtés très bohèmes, qui fait probablement bien marrer les financiers, mon mode de vie n’a rien à voir avec celui d’une hippie. Bien au contraire…

De temps en temps, moi aussi j’emmerde le monde

Quand tu fais du Yoga tu t’alignes. Tu t’alignes avec ton corps, avec les autres, avec l’univers. Avec toi-même et aussi avec ton chat. Bref, tu travailles à t’accorder avec ce qui t’entoure. Et comme tout bon musicien qui affûte son oreille, la moindre fausse note va provoquer une véritable disharmonie. Voilà comment, en décidant de ce avec quoi on va s’accorder, on commence à dire « NON ».

Ce qui signifie, dans un premier temps, que tu vas dire « non » aux personnes toxiques, et celles qui d’une manière générale ne t’apportent rien de positif. Ou en tout cas rien qui ne résonnent avec ce que tu es en train de devenir. Tu vas dire « non » aussi aux situations qui ne te correspondent plus, aux lieux qui ne vibrent plus avec ta nouvelle énergie…

Parfois, cela peut se faire de manière très polie. Parfois, en tendant le doigt du milieu, parce que beaucoup de personnes interprètent cela comme du snobisme et réagissent de manière violente. « Je ne suis plus assez bien pour toi depuis que tu manges du tofu ». Au début, tu argumentes. « Non, je t’apprécie toujours. Et je manges aussi du bacon grillé. »

Puis tu comprends que cela ne sert à rien d’insister, nous n’avons pas à nous justifier sur les choix que nous faisons pour NOUS. Dire « non » à certains éléments extérieurs c’est dire « oui » à ce que nous sommes à l’intérieur, et qui a besoin d’être aligné.

Yin Yang, « vices » et versa

Pour que le blanc puisse exister il faut du noir de l’autre côté. C’est le principe du Yin et du Yang. C’est le principe de l’Univers tout entier. Pour que nous fassions l’expérience de l’éveil spirituel nous avons besoin d’être profondément endormi, et que d’autres personnes soient toujours endormies. Comment savoir que je suis un être au potentiel infini si, en venant sur cette terre, j’en ai déjà conscience ?

Bref, c’est pour cela que, pour être une personne parfaitement équilibrée, j’ai besoin de mon déséquilibre. Pour être dans la lumière, j’ai besoin de ma part d’ombre. Pour être juste, j’ai besoin d’être dans l’erreur. Pour être entière, j’ai besoin de mes failles. Pour guérir, il me faut être blessée d’abord.

Et c’est ok. Il n’y aucun souci à être triste, en colère, déçue, paumée. D’une part parce que rien de tout cela n’est figé. Ce n’est pas parce que l’on passe une sale journée que la vie toute entière est nulle. Ensuite, parce que cela est nécessaire à notre cheminement. Et justement, en pratiquant le Yoga, nous rendant conscient ce que nous avons d’ombre en nous, mais ce n’est qu’une façon d’y mettre un peu de lumière.

Il est donc normal de passer par des périodes sombres, où les choses ne se déroulent pas comme prévues, où nous avons la terrible impression de régresser, que nous avons fait tout ce chemin pour rien, que tout s’écroule. Il faut l’accepter, car nous sommes en vérité simplement en train d’ajuster notre réalité, pour que l’harmonie se manifeste de nouveau et que nous soyons enfin en accord avec ce que l’âme veut.

En d’autres termes, le chaos n’est que le signe que nous avons des attentes plus élevées pour notre évolution. Donc oui, si tu pètes un câble demain et que tu envoies tout valser, ou bien si tu es triste, en colère et que tu as envie de crier, c’est super. Oui, c’est super. Mieux vaut cela que rester emmuré dans un profond sommeil, inconscient de ce qu’implique l’existence.

Mais il y a bien sûr quelques conditions pour que la suite soit source de plénitude…

Qui me parle ?

Je ne dis pas qu’une vie de batailles est le signe d’une évolution vers des paradis plus tranquilles. Non. Je dis au contraire que pour que la lumière existe il faut de l’ombre. Ce qui signifie que la lumière doit quand même exister. Et pour cela, il faut arriver à déterminer pourquoi le chaos est là, qu’est-il venu exprimer, d’où vient-il ? Afin de comprendre ce qui est en jeu, mais aussi d’être à même d’ajuster ses pensées – car ce sont elles qui génèrent le présent, et par définition le futur qui sera un jour présent à son tour. Bref, plutôt que demeurer dans le déni de ce qu’il se passe, se demander pourquoi c’est la merde !

Evidemment, tout analyser ne mènera à rien, l’ego ne sait pas lire entre les lignes. Il ne fera que rendre les choses encore plus troubles. Il y a cependant d’autres parties de soi qui ne mentent jamais. Le cœur, le corps (qui a mal, qui souffre…) et l’intuition, par exemple. De cela, je ne peux rien dire, parce que vous savez mieux que moi pourquoi vous avez mal, pourquoi cela ne va pas, pourquoi les choses se cassent…Vous ne le savez peut-être pas MAINTENANT, mais la part de vous éveillée – à laquelle vous vous privez peut-être encore l’accès – le sait déjà.

Quand on rentre dans une pièce et que l’on sent une atmosphère qui nous déplaît, lorsqu’on rencontre quelqu’un dont la présence nous fait dresser les poils, quand une émotion nous détourne d’une situation… Rien de tout cela n’est le fruit du hasard. Le corps parle, l’âme s’exprime à travers l’outil qu’elle a à sa disposition. Et VOUS savez POURQUOI. Au fond de vous. Il suffit de tendre un peu l’oreille, de s’observer plutôt que de réagir…

Pourquoi nous méditons ? Pourquoi nous nous recueillons ? Pourquoi nous dormons ? Pourquoi nous prions ? Parce que c’est dans le silence que nous parvenons à entendre la petite voix intérieure, celle qui nous guide…

Alors soyez vous-mêmes, n’hésitez pas à dire « non », n’ayez pas peur d’envoyer valser le monde de temps en temps, acceptez votre part d’ombre, mieux encore : embrassez-la, célébrez l’obscurité, elle n’est pas moins belle que le reste, mangez du salami si ça vous fait kiffer, ne culpabilisez pas d’être qui vous êtes, vivez. Et surtout, écoutez-vous.

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